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Christellemars
8 novembre 2010

Semaine de la polémique - 1

Cette semaine, j'ai décidé de me faire des ennemis en abordant chaque jour un sujet qui fâche...

7 jours, 7 sujets, vous allez forcément en lire au moins un qui vous fera dire que je suis une extrémiste et que je ne sais pas de quoi de parle !

Et je commence par: la fessée, et même le projet de loi pour interdire les châtiments corporels.

Bioman et moi élevons nos enfants sans les frapper, et sans les menacer de gifles ou de fessées. Je ne peux même pas m'imaginer en train de les taper, je n'en ai jamais eu envie et pourtant, tout comme vous sans doute, j'ai été plus d'une fois furieuse contre eux.

Je rappelle que l'ainée a 13 ans donc on ne peut plus me répondre ( comme on le faisait il y a longtemps quand je débattais sur ce sujet dans un forum ) : oui, mais ils sont petits, tu verras quand ils vont grandir, tu finiras par craquer.

Je pense comme Edwige Antier, que plus on lève la main sur un enfant, plus il devient agressif.

On sait qu'en Europe, 18 pays ont déjà interdit la fessée. Ont-ils perdu l'esprit ? Elèvent-ils de futurs délinquants ?

"Pas de fessée" ne signifie pas  "pas de limites" ou "pas d'interdits". Je n'ai pas besoin de frapper Bioman ou mes collègues quand je ne suis pas d'accord avec eux, d'ailleurs si je le faisais, je risquerai d'atterrir en prison ( ou à l'hôpital ! ) . Je n'arrive pas du tout à comprendre pourquoi on aurait le droit de frapper les enfants, alors que la loi protège les adultes ?????

Oui, mais je n'ai pas un devoir d'éducation vis-à-vis des adultes de mon entourage.

Et alors ?

On peut éduquer sans frapper, ce n'est pas plus difficile. Pourtant, les enfants jamais frappés chez eux sont très minoritaires en France, ça doit tourner aux alentours de 5 à 10%  des enfants.

Certains enfants sont élevés sans fessée mais aussi sans limites. Ils démontent la maison quand on les invite à un goûter d'anniversaire, se roulent par terre dans les magasins pour repartir avec un jouet et se conduisent comme des petits sauvages à l'école. Je suis bien d'accord avec vous pour dire que ces enfants-là manquent de quelque chose...

Alors, on peut éduquer sans frapper ?

Ben oui, bien sur. On peut dialoguer, expliquer, interdire, punir, fixer des règles. Sans frapper.

Ce que font toutes les familles de mon entourage. Je ne connais pas (actuellement) de famille dans laquelle on frappe sans discernement "t'as renversé ton verre ? Bing, une baffe !". Les enfants de mon entourage ne sont pas maltraités, la plupart sont bien élevés et pas mieux ou moins bien élevés que les miens.

Je n'accuse pas de maltraitance mes amis ou les gens de ma famille qui donnent une fessée de temps en temps. Je suppose qu'ils ont réfléchi à la question et j'ose rarement aborder ce sujet. Si vous voulez vous brouiller avec quelqu'un, attaquez le sur l'éducation qu'il donne à la chair de sa chair, vous verrez, ça part très vite en vrille.

J'ai quand même eu envie d'en parler, ici, sur mon blog. Je ne cherche pas à me poser en mère parfaite, ceux qui me connaissent en vrai pourraient vous faire une liste de tous mes défauts et de ceux de mes enfants.

Pourquoi ne pas essayer, au moins quelques semaines, de ne jamais frapper votre enfant. Allez, juste pour voir si c'est possible !

Sans fessée, comment faire ? Si vous avez envie d'essayer de vous passer complètement de la fessée, vous pouvez trouver très facilement de l'aide sur internet.

Le plus difficile, c'est sans doute de remettre en question ses propres parents. Vous avez reçu quelques fessées, vous n'en êtes pas morts, vous êtes même très bien élevés et vos parents vous aiment/aimaient. Je n'en doute pas. Mais peut-être que vous pouvez être d'excellents parents non-violents ? Peut-être que cette non-violence vous apportera quelque chose en plus ? Pourquoi pas ?

Pour aller plus loin, vous pouvez lire

- "La fessée" d'Olivier Morel

- les livres d'Alice Miller

et surtout:

l'exemple de la Suède, qui ne représente certainement pas une société idéale. La Suède, n'est pas le pays des bisounours, je suis d'accord avec vous. Mais les châtiments corporels y sont interdits depuis 30 ans, ce qui a fait chuter les statistiques de la maltraitance et de la délinquance. La violence et la délinquance ne sont pas absentes de ce pays: elles y sont liés à la misère, comme partout ailleurs dans le monde.

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Voilà, c'est un sujet qui me tient à coeur, dont je n'ose pas parler souvent et surtout pas avec n'importe qui. J'aime bien l'idée d'éduquer autrement, je n'ai pas l'impression ou l'intention d'être une mère meilleure que les autres, mais je creuse ce sujet là depuis longtemps et ça m'a aidé à mieux  vivre avec mes enfants. Et ça marche aussi avec mes élèves.

Une société non-violente, c'est une utopie ? Oui sans doute.

Une société moins violente ? Là, ça doit être possible.

Je n'aime pas du tout l'expression "enfant-roi", je n'ai jamais eu l'impression de vivre dans une société d'enfants rois. Des enfants gâtés matériellement, oui, je les vois.

Des enfants dont les besoins élémentaires sont bien pris en compte ? Ils sont si nombreux...

Avoir 2 mois 1/2 quand maman doit déjà reprendre le travail, avoir 3 ans et devoir partager sa maîtresse avec 30 autres enfants, avoir 6 ans et "apprendre à lire" alors qu'on n'est pas prêt, avoir 8 ans et passer des heures devant des programmes pour adultes à la télé, avoir 12 ans et être en 6ème alors qu'on n'a jamais bien appris à lire, avoir 14 ans et se priver de nourriture pour être belle...

Notre société est violente, c'est quand même bien quand on arrive à passer une bonne journée avec nos enfants sans avoir à les frapper avec des gestes ou des paroles blessantes. Je crois que ça leur donne des forces pour affronter ce qui les attend dehors.

 

 

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